450 ans d'histoire

Une longue et passionnante histoire

Depuis qu’il existe, le mouvement unitarien universaliste s’est vu accoler diverses étiquettes. On l’a notamment qualifié de refuge pour les insoumis, de havre pour les hérétiques et d’oasis pour les incrédules. Et, effectivement , notre mouvement est TOUT CELA à la fois.

Mais, il est aussi bien davantage puisqu’il s’agit, avant tout, d’un mode de vie fondé sur une religion positive, rationelle et inspirante dont la longue et passionnante histoire a donné naissance à une tradition riche en personnages remarquables et en hauts faits.

( J. Mendelsohn)

Un bref aperçu historique

La doctrine ayant donné naissance au qualificatif d'"unitarien" remonte à un médecin espagnol du nom de Michel Servet (1511 - 1553). À cette époque, les juifs et les musulmans d'Espagne étaient dépouillés de leurs biens, mis à mort et chassés du pays pour avoir nié la doctrine chrétienne de la Trinité. Selon cette doctrine, Dieu est essentiellement un, mais comporte en même temps trois personnes: le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Selon les juifs et les musulmans, il découle, de l'unité essentielle de Dieu, que les êtres humains, y compris Jésus, tout en étant les enfants de Dieu, n'en sont pas moins distinct de Dieu.

Servet a découvert qu'aucun passage de l'authentique texte grec du Nouveau Testament ne justifiait la doctrine chrétienne de la Trinité. Il a publié deux ouvrages soutenant qu'il y avait lieu, pour les chrétiens, de faire en sorte que leur notions de Dieu et de Jésus se conforment au monothéisme juif et musulman. C'est de là que provient le mot "unitarien" signifiant que Dieu est un.

Une religion raisonnable

L'accent est mis sur une religion raisonnable, axée sur la morale, qui caractérise la foi unitarienne et remonte à un mouvement de réforme chrétienne survenu en Italie au milieu du XVle siècle. Ce mouvement faisait appel à l'humanisme et au catholicisme éclairé d'Erasme tout comme à la pensée protestante. Il était dirigé notamment par Jean de Valdes et Bernardin Ochin. Chassé d'Italie par la persécution, ce mouvement a diffusé ailleurs ses propres idées ainsi que celle de Michel Servet

Une université libre, où régnait la liberté religieuse

Un Italien, du nom de Fauste Socin, est allé vivre chez les Frères polonais, un mouvement de réformistes radicaux qui tentait, à Cracovie, de mettre sur pied une importante commune. C'est à partir de Cracovie qu'une université libre, où régnait la liberté religieuse (innovation sans précédent à cette époque) et une maison d'édition ont diffusé à travers l'Europe les idées unitariennes, et notamment l'appui d'Isaac Newton et de John Locke. Voltaire, séjournant en Angleterre pendant deux ans, a introduit en France vers 1720, entre autres, les idées sociniennes dans ses « Lettres sur la nation anglaise », qui ont donné lieu à de nombreux débats. Ce fut là, en France, le début du Siècle des lumières.

En 1659, les persécutions accrues ont chassé les Frères polonais de leur propre pays. Il se sont rendus au Pays-Bas et se sont joints aux unitariens de la Transylvanie. La foi unitarienne, qui avait pris naissance en Transylvanie et en Hongrie vers 1560, s'y est enracinée en permanence, car des églises unitariennes y existent depuis plus de quatre siècles.

Une évolution progressive

Le développement au grand jour de la fois unitarienne a été plus lent en Angleterre où, pendant des siècles, le fait de professer des idées unitariennes était une infraction criminelle. Jusqu'en 1828, les unitariens y étaient exclus des fonctions de l'État. A la longue, la plupart des presbytériens anglais sont devenus des unitariens en conservant, au cours de cette évolution progressive, leurs biens et leurs organisations. En 1825 ils ont, de concert avec les membres d'autre confessions, formé la British Unitarian Association. (La plupart des presbytériens que nous connaissons de nos jours sont d'origine écossaise.)

Thomas Jefferson, Benjamin Franklin et John Adams

Il y a plus de deux siècles que la foi unitarienne est venue sur notre continent. Thomas Jefferson, Benjamin Franklin et John Adams, chefs de la révolution américaine, étaient des unitariens. Ils ont tous trois vécu en France à l'occasion de missions diplomatiques, y faisant connaissance des porte-parole du Siècle des lumières. En Nouvelle-Angleterre, la foi unitarienne avait pris racine dans la branche libérale de l'église congrégationnelle. En 1825, cette branche a formé la American Unitarian Association. Au cours du XIXe siècle et d'une bonne partie du XXe, les unitariens se rattachaient aux milieux dirigeants de Boston. Au cours des années 1820, ont commencé d'arriver au Canada des unitariens en provenance d'Angleterre, d'Irlande du Nord et de Nouvelle-Angleterre.

L'Église unitarienne de Montréal, 1842

L'Église unitarienne de Montréal a été fondée en 1842 et la Première église unitarienne de Toronto date de 1845. En 1961, les mouvements unitarien et universaliste d'Amérique du Nord se sont associés. La American Unitarian Association s'est unie avec la Universalist Church of America pour former la Unitarian Universalist Association. A ce jour, au Québec nous oeuvrons au sein de trois communautés situées à Montréal, à Beaconsfield et à North Hatley où les célébrations ont lieu en anglais.

(Charles Eddis, Extrait du dépliant « Ce qu'affirment les unitariens »)

ResourcesMolly Seaton-Fast